04.06.2017-18.06.2017
Après 3 jours passés à Cusco à visiter les musées et la ville on est prêt à se lancer dans la cordillère blanche. Mais il nous faut d’abord prendre des bus pour rejoindre Cerro de Pasco car le temps nous manque. On doit être en Equateur le 19 juin pour y retrouver la sœur de Gary. On prend donc pour commencer un bus de nuit qui nous amène à Ayacucho. Le bus était censé être un bus direct mais au milieu de la nuit on doit passer de notre bus de luxe à un minibus où nos vélos sont maltraités car mis sur le toit du minibus sans précaution. Du coup quand on arrive à Ayacucho et qu’on décharge nos affaires on s’aperçoit que le pare-boue de Gary est cassé et que la selle de Céline est trouée ! Bref on enfourche nos vélos pour se rendre à un autre terminal de bus pour continuer notre périple. Et là on devra poireauter 10 heures car le prochain bus pour Huancayo, notre prochaine destination, n’est qu’en soirée. L’après-midi passe étonnamment assez vite et on embarque nous et nos vélos dans le bus pour Huancayo à 20h30. Le trajet bien que tumultueux se passe bien et on arrive au terminal de bus à 3h00 du matin. Il est trop tôt pour aller prendre notre bus pour Cerro de Pasco alors on dort 2 heures puis on monte sur nos bicyclettes et on fonce à l’arrêt de bus. Quand on arrive à destination le bus est déjà en train de partir et on saute à bord sans avoir pu contrôler si on avait bien toutes nos affaires avec nous. Il y a un petit coup de stress mais quand on arrive enfin à Cerro de Pasco et que nous avons tout on est soulagé. On se change en habit de cyclistes, on mange un truc et on peut enfin partir avec nos vélos. On quitte rapidement cette ville pour se retrouver après une dizaine de kilomètres sur une route en ripio. On est content de refaire du vélo mais on sent la fatigue liée aux heures de bus. Du coup après 30km de route on est déjà bien crevés et il commence à pleuvoir alors on cherche un abri pour la nuit et il y a à la sortie d’un village un restaurant où il loue des lits pour 1.-. Enfin on devrait dire où il loue un lit une place pour deux ! Mais ça nous convient parfaitement et on passera la fin de journée et la nuit dans ce restaurant.
le minibus jusqu’à Ayacucho
le lit loué pour la nuit
Après une bonne nuit de sommeil on est d’attaque pour la suite. On commence par monter jusqu’à un petit village puis passé ce village on ne croisera plus que des petites maisons, style mayen, éparpillées au bord de la route. On continue notre ascension toute la matinée et on s’arrête au sommet de cette première montée pour dîner. Puis c’est reparti et là le décor c’est un mélange entre les Dolomites et nos alpages. On continue de grimper en prenant soin d’éviter les chiens et on arrive finalement à un col à 4400m. C’est le début d’après-midi et il nous faut encore faire une belle descente avant d’arriver à Oyon. Dans la descente on aperçoit beaucoup de mines mais les paysages restent incroyables. Quand on arrive à Oyon on trouve rapidement un logement puis c’est commissions pour la suite, souper et dodo.
dans la montée avant Oyon
Col de Ucchuchacua
dans la descente vers Oyon
Ce matin on est à peine partis que les aboiements de chiens commencent. Heureusement cela ne durera pas longtemps car après 5km de descente et de plat on attaque une montée de 1300m et on ne va plus croiser beaucoup de chiens. Le ripio est vraiment de bonne qualité en ce début de montée et les paysages sont à couper le souffle. En plus on est seuls au monde c’est génial, on se dit qu’on a vraiment du bol aujourd’hui. On continue de monter et tout d’un coup après un virage le ripio se transforme en vrai gravière ! on doit pédaler comme des fous pour avancer de 2 mètres et il y a pas mal d’endroits où on pousse. Du coup au bout d’un moment on s’arrête pour manger car on en peut plus. Après ce repas on repart un peu mieux et miracle au prochain virage le ripio est de nouveau de bonne qualité. Là on grimpe super bien jusqu’au col qui est aujourd’hui à 4800m. Les paysages sont incroyables et on entame une superbe descente au bord d’un lac puis dans une belle vallée sur 10km puis c’est reparti pour de la montée sur 15km. Et enfin une dernière descente pour atteindre Cajatambo. Cette descente nous paraît interminable, le soleil est en train de se coucher et on est toujours sur la route. Il commence à faire froid et s’est bien épuisés qu’on arrive dans le village. On trouve un hôtel, on mange une morce et on file au lit.
pause séchage de chaussettes après la traversée d’une rivière
avant un col à 4800m cette fois-ci
Sommet du col à 4800m
Aujourd’hui on commence la journée par 54km de descente. Autant vous dire que ça nous prendra toute la matinée. Alors quand on arrive au fond de la vallée c’est déjà l’heure de dîner puis on continue notre route sur du ripio en remontant une rivière avant de la traverser pour entamer une belle montée en lacets. Avant la montée on fait une petite pause à l’ombre puis c’est parti pour les lacets. Il fait une chaleur dans cette vallée, on n’a plus l’habitude après 2 mois passés au-dessus de 3000m ! après 10km on s’arrête et on plante la tente dans un large virage. On n’a pas croisé un véhicule de tout l’après-midi alors on se dit que notre tente ne va pas gêner la circulation.
dans la descente après Cajatambo
les lacets qui nous attendent
Au réveil aujourd’hui il fait déjà chaud. On s’empresse de déjeuner et on repart pour les lacets car il va nous falloir monter sur 3000m jusqu’au point le plus haut avant d’attaquer la descente vers Huaraz puis vers la côte. On atteint un premier village à 11h30. On s’arrête pour prendre de l’eau puis on continue notre montée jusqu’au prochain village qui est abandonné. On dîne là à l’ombre puis on continue la montée. C’est dur et il fait chaud mais on tient un bon petit rythme et on atteint l’objectif du jour en fin d’après-midi. On trouve un super coin pour planter la tente et on sent qu’on a déjà pris de l’altitude car il fait frais dès que le soleil se couche. Du coup nous on ne tarde pas non plus.
ravitaillement au petit village de Llipa Nuevo
Ce matin après un déjeuner dans l’herbe au soleil on entame une petite descente avant de reprendre la montée. Aujourd’hui si tout va bien on atteint le col à 4200m. On est pas mal et on arrive dans un petit village de 400 habitants à midi. On mange dans un « resto » du village (en fait dans la maison d’une dame du village qui cuisine pour tous) et on ne tarde pas car il reste encore de la route. On continue de rouler et en fin d’après-midi on est stoppé par un journaliste qui sort d’un taxi pour nous interviewer. Il fait un article sur la région et veut savoir notre avis sur le Pérou. Du coup ça nous coupe dans notre élan et la reprise est dure mais on arrive avant la tombée de la nuit pour planter notre tente au sommet du col. On s’empresse de souper et au dodo. A cette altitude il ne fait plus frais mais froid d’une fois que le soleil s’en est allé !
dernier camping d’altitude à 4225m
Après une nuit très froide on se réveille gentiment. On déjeune au soleil et on attend que la tente dégèle avant de faire nos affaires. En secouant la tente pour la faire sécher, un piquet de tente casse et là c’est le drame car on n’a plus de tube pour réparer ce piquet ! Mais on se dit qu’à Huaraz on trouvera peut-être notre bonheur. Quand on commence à pédaler il ne nous reste qu’une dizaine de kilomètres sur du ripio avant de rejoindre l’asphalte et la descente ! Quand on arrive sur le goudron on est super contents mais on se rend compte que dans la vallée qui va vers Huaraz on a de nouveau du vent de face ! ça n’est pas grave, on entame la descente et on roule bien jusqu’à midi. Puis pause dîner et on fonce vers Huaraz. On y arrive en milieu d’après-midi ce qui nous laisse du temps pour faire les courses pour la suite et profiter d’une bonne douche. Puis la récompense pour tous nos efforts fournis ces derniers jours c’est un bon morceau de bidoche dans un restaurant de la ville ! qu’est-ce que ça fait du bien !
début de la cordillère blanche
Huascaran nord (6652m) et Huascaran sud (6768m, plus haut sommet du Pérou)
Aujourd’hui on continue notre descente vers la côte. La route est plutôt vallonnée et il y a toujours un bon vent de face. On s’arrête manger après 70km puis on repart et le vent est encore plus fort dans l’après-midi. Heureusement c’est quasiment que de la descente et on passe par le canyon de Pato, un très joli canyon, pour arriver dans le village de Huallanca où on passera la nuit.
Canyon del Pato
Ce matin en partant il y a déjà beaucoup de vent. On attaque par de la montée sur 700m puis c’est de la descente dans une belle vallée. Malheureusement avec ce vent on ne profite pas de la descente. Quand il est l’heure de manger on traverse un hameau qu’on pense abandonné mais il y a une dame qui a un mini magasin et qui veut bien nous cuisiner des pâtes pour dîner. On se pose chez elle. Il fait chaud et on commence à sentir les jours de vélo non-stop dans les jambes. On se dit qu’au prochain village on s’arrête et on se lève plus tôt demain pour repartir. Mais quand on arrive au soi-disant village, en fait c’est un mini hameau et il n’y a rien à part des mini-magasins. Quelle poisse car on n’a pas trouvé de quoi réparer notre tente à Huaraz et il n’y a plus de village avant un bon moment. Tant pis on trouvera une solution. On décide de continuer de rouler car il y a un très fort vent et ça ne sert à rien d’arrêter en milieu d’après-midi pour de toute façon ne pas pouvoir planter la tente. On fera finalement passé 90km aujourd’hui. Quand le soleil est bientôt couché, on trouve un endroit bien caché par des arbres pour planter notre tente. On trouve un système D pour réparer le piquet et on peut rapidement se faufiler dans notre maison (et oui il y a à nouveau des moustiques et des mouches qui nous piquent car on se rapproche méchamment du niveau de la mer).
système D pour notre dernier arceau de tente
Aujourd’hui on se lève plus vite pour éviter quelque peu le vent. Depuis 15km on a repris une route en ripio et ça va continuer sur une trentaine de kilomètres encore. Le vent s’est calmé ce matin et on peut bien avancer jusqu’à ce qu’on retrouve une route goudronnée et même un léger vent dans le dos ! depuis ce moment-là et jusqu’à Trujillo on va rouler entre routes principales et autoroutes. Heureusement il y a une bande d’arrêt d’urgence alors on peut rouler en sécurité. On arrive à Trujillo dans la « casa de ciclista » de Luis en fin d’après-midi après 125km de route. On est bien fatigués mais contents d’avoir atteint notre objectif ! Demain c’est départ en bus pour l’Equateur et 3 semaines sans les vélos !
dernière ligne droite sur l’autoroute avant Trujillo
fin de vie du T-shirt
après 2’000km de course à pied et 10’000km de vélo…
réparation des chaussures par un artisan local