Durant notre séjour à Salento nous avons profité pour visiter une ferme de café, se reposer et surtout aller faire une marche d’un jour dans le magnifique parc de « Los Nevados », connu pour ces palmiers de cire (palmiers géants). On se lève tôt ce lundi pour être sur la place du village à 7h30 pour prendre une « Willys » (jeep taxi typique dans cette région de Colombie) car le début de la marche se trouve à Cocora à une quinzaine de kilomètres de Salento. On a de la chance car il fait plus ou moins beau aujourd’hui mais il a plu hier et cette nuit donc on ne sait pas à quoi s’attendre sur le chemin. On a lu pas mal de blogs dans lesquels ils parlent d’un chemin très boueux. On attaque la marche sur un chemin plus ou moins correct à travers des pâturages avant de s’enfoncer dans une forêt et de remonter une rivière en la traversant par moments sur des ponts en bois peu stables. Le chemin est peu pentu au début mais dès qu’on quitte la rivière il se corse. On continue notre ascension jusqu’à un replat où il y a un refuge tenu par un vieux couple. On boit une agua panela (jus de canne chauffé). Jusqu’ici il y a eu des passages boueux mais ce n’est pas si terrible. On décide de continuer notre ascension jusqu’à un croisement où on pourra redescendre vers Cocora en faisant une boucle. A peine parti du refuge on doit traverser deux rivières sans pont. Puis le chemin devient plus abrupt et là c’est vraiment de la boue. On n’avance plus tellement il faut réfléchir où mettre les pieds pour ne pas s’enfoncer jusqu’aux genoux. C’est rigolo au début mais après 1h00 on commence à en avoir marre. On arrive bientôt en dehors de la forêt et là on croise des locaux qui nous expliquent que plus haut c’est pareil le chemin et que la boucle qu’on veut faire est très longue et difficile. On grimpe encore un peu puis on s’arrête pour manger notre pique-nique. Il est déjà 13h00 alors on décide d’être raisonnables et de rebrousser chemin. Du coup c’est la même m…. pour redescendre mais ça va on commence à savoir où mettre les pieds. On arrivera à Cocora à 16h30 après 30km de marche ! On reprend une « Willys» pour revenir à Salento et on file prendre une douche et manger un morceau. Demain on reprend la route direction Bogotà.
Plantation de café et diverses plantes qui amèneront les caractéristiques gustatives au café
Bâtiment typique de Salento
Rue principale du petit village de Salento
Palmiers de cire (Palmiers géants qui peuvent atteindre 60m)
Pont de bois sur le chemin des Nevados
Chemin impraticable après le refuge
A la sortie de la forêt le chemin n’est toujours pas praticable
Les « Willys » qui amènent les touristes vers Cocora ou vers les fermes de café
Après 11h00 de sommeil on se réveille tout courbaturés, on n’a plus l’habitude de marcher ! heureusement sur les vélos ça va encore et on peut prendre la route. On a décidé de prendre une route secondaire pour rejoindre Ibagué pour éviter le trafic. Qui dit route secondaire dit route en ripio. On commence notre journée par une montée de 20km. Quel bonheur d’être sur une route sans voitures ! En plus il fait beau et les paysages nous rappelle nos alpages suisses. Du coup malgré la difficulté on est contents. On arrive au sommet de la montée vers 14h00 et on commence une première descente parmi les palmiers de cire, puis il y a quelques jolis « coups de cul » avant d’attaquer à nouveau une belle montée. Dans cette montée on aperçoit un petit chalet sur le bord de la route qui fait office de « restaurant » avec autour une belle prairie. On pose la question si on peut camper là pour la nuit car on commence à être fatigués. Il n’y a pas de problème alors on s’installe et c’est le top !
Sur la « Linea » des cyclistes
Camping à côté du restaurant
Ce matin on se réveille avec le soleil et le beuglement des vaches. Nos jambes c’est pas encore ça alors dans la 1ère montée c’est dur mais on est récompensé par une belle descente parsemée de « coups de cul ». On arrive vers 10h30 dans un petit village, Toche, où on achète du pain et de l’eau. On discute quelques minutes avec le gérant du magasin puis on continue notre chemin. Aujourd’hui c’est une petite étape car on compte s’arrêter à des bains thermaux. Mais il faut les mériter les bains et la montée qui nous attend jusque là est terrible ! On y arrive enfin à midi et on peut camper à côté des bains pour la nuit. On discute pas mal avec le gérant des bains et il nous apprend qu’il y a quelques années c’est les FARC qui se baignaient dans ces bains. Puis on mange un petit truc avant de profiter des bains et de monter notre campement. Puis c’est nettoyage de nos vélos et préparation du souper. On file rapidement dans la tente car il fait nuit vite ici.
Termales Machin
campement aux thermes
Aujourd’hui au moment de partir il se met à pleuvoir. Quelle poisse on avait lavé nos vélos ! On attend quelques instants sous un auvent puis on voit que ça ne va pas s’arrêter alors on met nos habits de pluie et c’est parti. On commence avec du plat sur quelques centaines de mètres puis il y a une belle descente avant une belle remontée pour changer. Ça grimpe sur 10km avant de redescendre en direction d’Ibague. Sur la route on cherche un boui-boui pour manger mais il n’y a rien. A un moment on est stoppé car il y a eu un éboulement et il n’y a plus de route. Mais ici c’est facile, il y a un gaillard avec une araignée qui te refait une route en quelques minutes. Puis on continue et on finit par s’arrêter sur le bord de la route pour manger ce qui nous reste de notre pique-nique. On s’arrêtera quelques kilomètres plus bas pour boire un café servi par une jeune fille au bord du chemin. On arrive à Ibague vers 15h30 et on décide de continuer notre route car c’est du plat maintenant et c’est à nouveau du goudron. On roule sur l’autoroute mais il y a une bonne bande de roulement pour les cyclises et il fait beau maintenant. Quand on s’arrête dans un motel au bord de l’autoroute on a fait 80km, ça suffit pour aujourd’hui.
Bus qui patiente pour la remise en état de la route
Araignée en action
La plus belle autoroute que nous avons prise
Ce vendredi matin il fait beau et déjà chaud. Il faut dire qu’on est descendu presque à 500m d’altitude. Au déjeuner on discute avec les dames qui nous servent et on leur explique qu’on va jusqu’à Bogota mais qu’on ne sait pas par où passer pour rentrer dans la ville car on a entendu tellement de mauvaises choses sur le sud de la ville ! Elles nous disent de demander aux policiers qu’on verra sur la route et elles nous disent aussi qu’il y a pleins de « ciclovias » pour rentrer dans la ville et que ça ne doit pas être si compliqué. Bon Bogota c’est pour dans quelques jours mais c’est bien d’être prévoyant. Après cette discussion on est prêt au départ et on commence la journée sur l’autoroute. On avance bien et on arrive en milieu d’après-midi à l’entrée d’un tunnel. Le problème est qu’on ne peut pas traverser avec les vélos mais il n’y a pas d’autre route. Alors le monsieur de la sécurité nous dit qu’il faut qu’on fasse du stop pour qu’un camion nous prenne jusqu’à l’autre côté du tunnel. Alors on s’y met et très rapidement un jeune camionneur s’arrête. Il transporte des légumes et son petit camion est presque plein mais il déplace ses caisses pour qu’on puisse mettre nos vélos. Après 10min de galère nos vélos sont enfin dans le camion et on embarque. On lui demande jusqu’où il va et quand il nous répond Bogota, on se regarde et on lui demande si on peut aller avec lui jusqu’à Bogota. Il nous dit qu’il n’y a pas de problème et qu’il va jusqu’à Soacha à l’entrée de la ville. C’est justement à cet endroit que ça craint mais notre chauffeur est super et quand on y arrive après 1h30 de route il nous trouve un super hôtel à l’entrée de la ville dans un quartier tranquille. Super on est déjà à l’entrée de la ville bien qu’il nous reste encore 20km avant d’atteindre le centre.
Notre taxi… de type frigorifique